18 octobre, 2019
Répartie entre la Côte-Nord, le Saguenay‒Lac-Saint-Jean, le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie, c’est une superficie de près de 447 000 hectares qui a été traitée grâce au programme de protection de la SOPFIM, autant sur les terres publiques que privées. À la fin de la période d’alimentation de l’insecte, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) a réalisé le relevé aérien de la défoliation annuelle attribuable à la tordeuse des bourgeons de l’épinette (TBE) pour la saison 2019. En période épidémique, cet inventaire se déroule sur une base annuelle afin d’identifier, de circonscrire et de cartographier les aires forestières défoliées par l’insecte. Outre l’obtention d’un portrait général du comportement annuel de l’épidémie et des niveaux de dommage afférents, cet exercice permet d’orienter la stratégie globale d’intervention du MFFP, incluant le recours aux pulvérisations aériennes d’insecticide biologique (Btk). L’objectif annuel visé par un programme opérationnel de pulvérisation aérienne d’insecticide biologique demeure la protection de 50 % du feuillage de l’année courante (défoliation ≤ 50 %). De façon générale, un programme est jugé satisfaisant lorsque la SOPFIM atteint cet objectif de protection sur un minimum de 70 % des aires traitées (objectif cible du MFFP). L’évaluation aérienne du MFFP démontre que 86 % des aires traitées (447 177 ha) ont atteint l’objectif annuel de protection du feuillage. Ces résultats ont été observés malgré une météorologie moins propice, laissant peu de périodes favorables aux pulvérisations. De plus, un délai d’une dizaine de jours quant au développement du feuillage et de l’insecte a retardé les interventions en début de saison.
Selon les quatre régions concernées par les programmes TBE, soit le Bas-Saint-Laurent (121 750 ha), le Saguenay–Lac-Saint-Jean (85 224 ha), la Côte-Nord (92 508 ha) et la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine (147 683 ha), le relevé indique des niveaux de réussite de 90 %, 97 %, 99 % et 69 %, respectivement. Le résultat associé à la région de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine découle principalement d’un amalgame de facteurs dont 1) les pires conditions météorologiques rencontrées sur l’ensemble du programme 2019, 2) les délais de traitement importants associés à celles-ci, 3) les fortes populations de TBE évoluant dans des forêts majoritairement composées de sapin baumier (essence la plus vulnérable) et 4) l’impossibilité de compléter les traitements prescrits sur environ 53 000 hectares. En fonction des quatre essences hôtes de la TBE concernées par le programme, soit le sapin baumier (SAB), l’épinette blanche (EPB), l’épinette noire (EPN) et l’épinette de Norvège (EPØ), le relevé indique des niveaux de réussite de 86 %, 100 %, 100 % et 94 %, respectivement.
La SOPFIM a réalisé trois programmes distincts en 2019. Les observations aériennes rapportent que celui mené en petite forêt privée (PPFP) a atteint la cible d’efficacité sur 100 % de la superficie traitée (9 190 ha), tandis que les interventions régulières (PREG) totalisant 330 528 ha et le programme de protection des interventions sylvicoles (PPIS) sur 107 459 ha ont été un succès pour 88 % et 80 % des aires visées, respectivement. Malgré les résultats du programme 2019, l’épidémie ne fait pas relâche et la SOPFIM devra continuer de tout mettre en œuvre afin de protéger nos forêts. Rappelons que l’équipe de la SOPFIM est toujours présente sur le terrain, afin de compléter les relevés forestiers et entomologiques qui serviront à la planification du programme de protection de 2020, si le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs en fait la demande. De plus, malgré l’avènement d’une charge de travail très importante en 2019, tous ont fait le maximum pour relever ce défi considérable. La SOPFIM tient à rappeler que l’approche préconisée au Québec demeure la protection du feuillage des arbres attaqués visant à maintenir les forêts vivantes. Cette stratégie s’avère non seulement très efficace, mais également rentable au niveau socio-économique, ce qui implique la meilleure protection au plus bas coût possible.